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Interdisciplinarité et numérique au lycée

L’école puis le lycée sont les tout premiers endroits où le monde est découpé en disciplines afin d’y être étudié plus facilement. C’est donc logiquement là qu’il faut apprendre à reconstituer le puzzle pour en saisir aussi, la complexité. Pour cette raison, Idap a souhaité travailler avec des lycéens et des professeurs sur l’interdisciplinarité à l’école.

Au programme de 2nde figurent entre autre, l’étude de la formation des sols et celle de la vie et de la place de l’Eglise au Moyen-Âge. A priori ces deux sujets sont très éloignés, déconnectés. C’est sans compter sur la volonté et le dynamisme des professeurs de SVT et d’Histoire-Géo d’une d’un lycée biterrois qui ont décidé de mener un projet commun. Celui-ci s’intitule « Du sol au plafond, les pigments en pays d’Oc » et retrace l’histoire de pigments naturels, de la formation de la roche jusqu’aux peintures médiévales du château de Capestang tout proche.

Idap s’est associé à l’initiative de ces deux enseignants en se proposant d’aider les élèves à raconter cette histoire « du sol au plafond » en mobilisant leur créativité et les outils numériques pour mieux matérialiser les ponts entre les disciplines concernées.

Notre objectif est d’arriver à faire prendre conscience aux élèves que des éléments isolés de connaissance peuvent servir à appréhender une réalité complexe. Nous sommes aussi particulièrement attentifs à stimuler la curiosité et à montrer qu’établir des liens entre les matières peut être source de plaisir dans l’apprentissage.

Le projet a commencé par une sortie au château de Capestang, accompagnés d’une guide et animatrice culturelle passionnée par son sujet, pour y découvrir le plafond peint des archevêques de Narbonne. Autour de ce plafond, c’est toute la vie d’une société médiévale que l’on retrouve, avec son économie, sa morale et ses imaginaires. Avec la peinture c’est tout l’art des artisans et des artistes de l’époque qui font vivre les pigments, patiemment préparés pour être étalés sur le bois du château.

Pour retracer tout cela, notre défi est de réaliser collectivement un compte-rendu original et interdisciplinaire de ce que les élèves découvrent de ce thème. Original car numérique et interactif, en s’appuyant sur les possibilités des outils à la disposition du lycée. Interdisciplinaire car mobilisant des éléments du programme de plusieurs matières : SVT, histoire mais aussi géographie, arts-plastiques, économie, chimie ou encore français.

Pour y parvenir nous avons animé, fin novembre, un premier atelier de deux heures avec les élèves. La démarche, totalement participative, a d’abord consisté à dessiner le « réseau social des archevêques de Capestang ». En effet, une histoire, c’est avant tout des personnages (de l’évêque au pigment) et des interactions. Quoi de mieux pour rendre compte de la vie sociale médiévale que de présenter ces interactions en reconstituant le réseau social du personnage principal ? Cette approche nous a été inspirée par la thèse du chercheur Pierre-Olivier Dittmar qui explique qu’une œuvre comme ce plafond avait justement pour fonction de mettre en valeur le réseau social et la puissance de l’archevêque.

Nous nous sommes amusés à jouer avec la notion de réseau social et à dessiner ce qu’auraient été les profils Facebook des personnages de l’histoire s’ils avaient vécu aujourd’hui.

Nous avons ensuite choisi et remis dans l’ordre des moments clés de la réalisation du plafond. Puis, les élèves ont pu identifier les « briques de connaissances » pertinentes à mobiliser à chacune de ces étapes en les écrivant sur des post-it. Un travail par ateliers a permis à plusieurs petits groupes de proposer des manières originales de raconter chacun de ces chapitres (sous forme de vidéo, de maquette, de chanson, etc.). Il ne reste maintenant plus qu’à réaliser ces idées et à réunir tous les travaux sur l’Espace Numérique de Travail du lycée. C’est ce que nous allons faire ensemble dans les prochains mois.

Notons enfin qu’une deuxième partie du projet pour les élèves leur fera rencontrer une plasticienne pour poursuivre le travail sur l’art et les pigments et réaliser des œuvres de land-art dans la cour du lycée.

L’accueil des élèves a été vraiment positif, tant pendant la séance très dynamique et interactive, qu’après. La complicité, l’entrain et la participation ont été les maître-mots. Ces deux heures ont été un moment privilégié pour raisonner autrement, essayer de sortir de la logique habituelle des cours cloisonnés qui s’enchaînent comme les lignes sur une feuille à carreaux. En bonne Petites Poucettes nous avons cherché à poser des bases pour ces petits moments magiques où tout d’un coup les liens se font et donnent l’impression d’un peu mieux comprendre le monde.

Utiliser les nouveaux outils et cibler l’information pertinente à donner à des élèves qui ont accès à toute l’information du monde en trois mots clé n’est pas si simple qu’on pourrait le croire. Avec des programmes qui évoluent sans cesse et des classes qui grandissent, tous les cours ne peuvent pas prendre la forme d’ateliers participatifs. Un projet comme celui-ci est avant tout une expérimentation, une occasion d’échanger avec des professeurs de lycée très conscients des évolutions en cours et de l’importance de l’interdisciplinarité.

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