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Un an @près - Récit d'une année au sein d'Idées d'Après

Un an enfin ou déjà, c'est sans doute trop peu, mais c'est déjà assez pour faire le bilan d'une année au sein d'Idées d'Après. Pour moi, ingénieur de formation et curieux de nature, c'est par simple intérêt et par impression d'entendre un discours qui me parlait que j'ai rejoint l'association en septembre dernier.

En effet, s'intéresser aux autres passions, domaines et s'affranchir des frontières disciplinaires, c'est quelque chose qui m'a toujours intéressé. Par exemple, le choix binaire littéraire ou scientifique m'a toujours frustré lors des études. Pourquoi choisir entre manier les mots et modéliser le monde? Pourquoi devoir choisir entre l'économie et les sciences sociales, ou l'étude des sciences naturelles?

Je crois que ça a toujours été un problème pour moi, d'accepter de se fermer une des fenêtres de compréhension du monde qui nous entoure. Pourquoi telle ou telle approche aurait raison? Cela explique probablement un cursus le plus généraliste possible.

En tout cas, revenons à nos Idées d'Après. Rentrée 2014. Premiers contacts, premiers échanges. Ce qui m'a sans doute le plus marqué dès le départ? Une visite de La Paillasse. Un "Biohackerspace" [1] parisien exceptionnel pour toutes les expérimentations qui s'y côtoient et enrichissent mutuellement. Une démonstration dans le monde physique que la technique enrichit la science, que l'art peut se marier à celle-ci, et que la biologie réserve des surprises qui vont bien au-delà de ses prérogatives supposées communément.

Ce fût pour moi, une réelle première démonstration des possibilités de l'interdisciplinarité encouragée dans un espace limité, avec des rencontres de gens à la fois passionnés, connaisseurs, et entreprenants. Des drones, des encres biologiques, un laboratoire de textiles intelligents, et de gens à la fabuleuse capacité de mobiliser des réseaux. Passé cette première mise en bouche et ce simple aperçu, il faut admettre que tout cela donnait envie de s'y mettre. De la pratiquer cette "interdisciplinarité".

Au final, de mon point de vue, en termes pratiques, je trouve que les actions menées par Idap peuvent se retrouver autour de deux ou trois axes principaux. Tout d'abord, provoquer la rencontre, ensuite faciliter l'échange et enfin pérenniser les collaborations. Parce qu'il faut bien l'admettre le mot "interdisciplinarité", c'est long, pénible à prononcer et pas tellement immédiat pour chacun.

« Provoquer la rencontre », pour Idées d’Après, cela passe par de multiples outils et une ouverture d'esprit. Pour moi, un de ces outils dont j'ai fait l'apprentissage cette année est twitter, formidable outil de veille, personnellement négligé jusque-là. Je pense que là-dessus, j'ai eu l'occasion de contribuer à faire d'Idées d'Après un relais dynamique sur les réseaux sociaux. Nous avons d'ailleurs pu participer et alimenter, via le Collab de la Paillase, un "laboratoire d'intelligence collective", à un certain nombre d'ateliers sur l'usage et la cartographie des réseaux numériques.

Dans ce même élan pour "favoriser les rencontres", nous avons également organisé deux "Café d'@près". Le concept est simple : une soirée dans un bar parisien, où nous avons réuni toutes sortes d'initiatives autour d'un thème, dans le but de provoquer des rencontres et partenariats. La principale confirmation et satisfaction de ce format, c'est que quand vous réunissez des gens passionnés, des discussions, pistes de réflexion et enrichissements pour l'action de chacun émergent assez vite. Nous avons pu aussi nous trouver au fil de la pratique une certaine efficacité dans la pratique, en matière d'organisation d’événementiel ainsi que sur le plan de la facilitation des interactions dans ce temps donné, il nous reste à formaliser un peu la méthodologie pour la partager maintenant.

"Faciliter l'échange", c'est aussi disposer d'une boite à outils et de réflexes efficaces pour construire les ponts entre les différents partenaires. Un outil que nous avons voulu explorer cette année est le jeu pour la médiation scientifique. Au travers d'un "jeu-outil de médiation d'un sujet scientifique", nous essayons actuellement de donner un support méthodologique et pratique à un chercheur qui voudrait vulgariser son sujet. C'est complexe et cela pose beaucoup de questions. Par exemple : "Comment expliquer sa discipline à quelqu'un qui ne la connait pas, comment la simplifier sans en perdre l'intérêt". De même, il est riche d'essayer de trouver le bon équilibre entre approches ludiques et la capacité à faire passer les réels enjeux d'un sujet. C'est un sujet qui va encore continuer à nous occuper, mais qui présente un réel intérêt dans la réflexion de fond et qui devrait présenter à terme une approche aboutie et originale. Un vrai sujet motivant, et dont le seul regret est sans doute que nous n'ayons pas pu avancer plus rapidement dessus.

Le troisième point, et sans doute un des plus complexes est celui de "Pérenniser les collaborations". C'est complexe et cela passe sans doute par la mise en place de lieu qui le permette. À réfléchir pour nous si c'est réellement dans le scope d'Idap vu que c'est un rôle qui peut être rempli par un certain nombre de tiers lieux ou de communautés avec lesquels nous interagissons. Cela dit, c'est peut être aussi un état d'esprit qui nous pousse à aiguiller et recommander un certain nombre d'initiatives à des individus, à encourager et promouvoir leurs réalisations et à continuer à faciliter leur diffusion et interaction.

Pour moi, ce cheminement par projet que je viens de décrire au travers des trois axes, non exhaustivement parce que ce serait beaucoup trop long, a été riche d'apprentissages.

Tout d'abord, riche par la confrontation à d'autres habitudes de travail. Comme dans la plupart des expériences associatives, travailler avec des gens différents aux manières de penser différentes est très formateur.

De plus, un point important est qu'embarquer dans Idap, c'est se donner un nouveau prisme pour observer autour de soi. C'est sans doute lié à un cheminement personnel en parallèle, mais le fait de s'approprier un certain nombre de références n'est pas innocent. C'est également aussi certainement une question de posture. Je pense qu'une fois qu'on a commencé à s'exercer à voir les passerelles potentielles partout, on commence à raisonner en "médiateur" dans la vie courante. Conseiller à untel de se renseigner sur telle association, ou parler d'une expérimentation surprenante qu'on a vue pour éveiller la curiosité par exemple. "Faciliter" les choses autour de soi en somme.

Enfin, pour finir sur un aspect simple de cette année, probablement lié également à une motivation personnelle, mais encouragé par une participation à Idap, j'ai découvert un tas de gens géniaux et passionnés, de lieux formidable ainsi que lu et vu beaucoup de nouvelles choses. Des conférences un peu partout, des associations dynamiques, de la médiation scientifique, la Cité Universitaire sous un angle plus positif, pas mal d'émissions de radio aux contenus travaillés, Michel Serres, des game designers et autres gens cool autour du jeu et du "play", des startups en bon nombre, des fablab, des plafonds peints, un colloque du CNRS ....Et tout ce que j'oublie.

Bref une année riche et intense que j'ai du plaisir à expérimenter au sein d'Idap.Un an enfin ou déjà, c'est sans doute trop peu mais c'est déjà assez pour faire le bilan d'une année au sein d'Idées d'Après.

Michael B.

[1]Site de la Paillasse ; n'hésitez pas à les rencontrer, les portes sont ouvertes tous les jeudis soirs pour les open paillasse

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