Raconter la vie
La médiation, c’est donc créer les conditions de circulation de la connaissance et de l’information, au-delà des représentations stylisées. C’est rendre compte de la réalité, des initiatives et des projets qui s’y enracinent (comme le font de plus en plus les médias de journalisme positif), de la vie des vrais gens. Le projet Raconter la Vie part de ce constat, d’un besoin de représenter plus fidèlement les vies pour mieux renouveler le vivre ensemble.
S’appuyant sur le potentiel de ce qu’est devenu le web pour renouveler les pratiques démocratiques, l’entreprise de Pierre Rosanvallon cherche à donner une vue d’ensemble en prenant du recul sur un tableau fait de petites touches et prêtant « attention à tous ». Pour construire « une connaissance interactive de l’ordinaire en lieu et place d’une mise en scène distanciée de l’extraordinaire » l’auteur de La Légitimité démocratique et professeur au collège de France décrit l’importance d’éclairer la réalité de plusieurs manières, sous plusieurs angles. Le dernier chapitre du manifeste du projet Raconter la vie (Le Parlement des Invisibles) détaille cette nécessité.
Nous n’avons pas résisté à rapidement représenter ces quelques paragraphes sous forme de marguerite au centre de laquelle on retrouve cette réalité dont ces « écrivains du réel » s’efforcent de rendre compte. Une forme d’interdisciplinarité en somme !
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En bonus, petit extrait de l’un des petits livres de la collection, dans lequel le physicien Sebastien Balibar raconte son travail au jour le jour. Tout à la fin il y explique comment, au sein même d’une profession comme celle de scientifique, les pratiques, les modes de travail, les habitudes peuvent être divers : Chercheur au quotidien
« Je vis mes recherches d’une manière adaptée à mon domaine, à mes aptitudes et à mon tempérament. Mais la nature des recherches et la manière de les mener sont extrêmement diverses. En se retirant pendant sept ans pour démontrer le dernier théorème de Fermat dans le plus grand secret, le mathématicien Andrew Wiles n’a pas mené une vie comparable à celle des milliers de physiciens du CERN à Genève, originaires d’une centaine de pays, qui participent à un programme de 9 milliard d’euros visant à démontrer l’existence d’une particule élémentaire. De même, la manière de travailler d’une linguiste qui analyse les textes fondateurs de la langue française au XIème siècle de notre ère a peu de points communs avec celle des biologistes engagés dans le séquençage du génome humain. »
Pour retrouver les détails et les dizaines de récits, je vous conseille fortement d’aller faire un tour sur le site du projet Raconter la Vie.